Politique d’achat chez Hydro-Québec - Unifor est inquiet pour les emplois de l’usine General Cable

Politique d’achat chez Hydro-Québec
Unifor est inquiet pour les emplois de l’usine General Cable

Montréal, le 28 août 2015 – Le directeur québécois du syndicat Unifor, Renaud Gagné, a demandé l’intervention urgente du premier ministre québécois, Philippe Couillard, dans une lettre transmise hier afin de préserver les emplois de l’usine General Cable de Saint-Jérôme.

Il faut expliquer que l’usine fabrique des câbles isolés de basse et moyenne tension et a pour principal client la société d’État Hydro-Québec. Il faut aussi savoir que General Cable de Saint-Jérôme est la dernière usine à fabriquer ce type de matériel au Québec. L’usine emploi 80 travailleuses et travailleurs syndiqués et 25 autres du côté des cadres et des bureaux. Les activités de l’usine génèrent aussi entre 60 et 80 emplois indirects. L’entreprise a un chiffre d’affaires annuel d’environ 40 millions de dollars et une masse salariale de 6 à 7 millions de dollars. Conséquemment, vous comprendrez l’importance que cette usine a dans une région comme celle de Saint-Jérôme et les répercussions dramatiques qu’une fermeture engendrerait.

Modification d’un appel d’offres en faveur d’usines américaines
Cet été, Hydro-Québec lançait un appel d’offres afin d’acquérir les câbles nécessaires à son réseau fabriqué à cette usine. L’appel d’offre se terminait le 4 août dernier et à cette date, seule General Cable avait postulé. Pourtant, à la demande de concurrents qui se sont aperçus trop tard de la fin de l’appel d’offres, Hydro-Québec a modifié la date limite en la reportant au 8 septembre prochain. Ces concurrents sont tous de l’extérieur du Québec, basés aux États-Unis. Ainsi, Hydro-Québec semble vouloir favoriser des entreprises étrangères au risque de voir l’usine de Saint-Jérôme fermée.

« Cette situation est absolument inacceptable et scandaleuse. Comment se fait-il qu’une entreprise d’État, à la demande de compagnies étrangères, modifie ses appels d’offres pour les accommoder? Comment se fait-il qu’une entreprise d’État comme Hydro-Québec entrevoit même la possibilité d’acheter ses fournitures à l’extérieur du Québec au détriment de l’emploi et de l’économie québécoise? Tout ça n’a absolument aucun bon sens », a notamment écrit le dirigeant syndical.

Le syndicat rappelle qu’en 2009 – 2010, les membres avaient aussi été menacés de perdre leur emploi mais que finalement, le gouvernement avait agi de même qu’Hydro-Québec en mettant en place une politique d’achat favorisant l’économie québécoise. Une motion unanime en ce sens avait même été adoptée le 16 février 2010. (Consultez le Journal des débats de l’Assemblée nationale)

Le syndicat a l’intention de maintenir la pression en surveillant de près l’évolution du dossier et s’attend à une réaction rapide du gouvernement libéral.

Consultez le texte de la lettre

À propos d’Unifor
Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 305 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).