Négociation de groupe dans la forêt - Trois grandes régions votent en faveur d’un mandat de grève

Montréal, le 26 octobre 2014 – Au terme d’une série d’assemblées syndicales tenues au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi et sur la Côte Nord ces dernières semaines, c’est dans une proportion de plus de 90 % que les membres d’Unifor, qui travaillent à la récolte forestière pour Produits forestiers Résolu, ont appuyé un mandat de moyens de pression pouvant mener jusqu’à des journées de grève. 

« Nos membres sont confrontés à une situation vraiment exceptionnelle. En effet, les négociations sont dans l’impasse en raison de l’inaction du gouvernement, qui tarde à mettre en place des correctifs nécessaires à la pleine application des accréditations syndicales », a commenté Renaud Gagné, directeur adjoint d’Unifor.

Le fait est que depuis l’entrée en vigueur du régime forestier en avril 2013, les conditions de travail des gens en forêt se dégradent parce que leurs droits syndicaux ne sont plus reconnus. C’est en raison de l’introduction de nouveaux concepts comme celui du bois mis aux enchères ou des forêts de proximité et d’un manque d’harmonisation législative, qu’un vide juridique s’est créé privant les travailleurs de la protection des conventions collectives sur certains territoires de coupe.

Inaction des gouvernements
Depuis des mois, le syndicat dénonce cette situation. Le gouvernement précédent de Pauline Marois s’était engagé à régler le problème lors du Rendez-vous de la forêt en novembre 2013. Précédemment, les élus de la commission parlementaire qui se sont penchés sur le dossier en décembre 2012 - et ce, tous partis politiques confondus - avaient convenu que des correctifs devaient être apportés. Depuis, comme on le sait, des élections ont eu lieues portant au pouvoir le gouvernement Couillard, qui tarde à agir.

Encore récemment, dans une rencontre où le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard présentait les conclusions d’un chantier de travail dont le mandat était d’étudier les lacunes du régime forestier, le syndicat a dû faire des représentions à ce sujet. Le ministre a alors mentionné avoir compris le problème, « nous comptons maintenant sur lui pour agir et mettre en place les mesures nécessaires. Car pour nos membres, en ce moment, la situation est injuste et inacceptable. On nie leurs droits et les conditions de travail auxquels ils devraient avoir accès. Et on le rappelle, c’est le gouvernement qui a créé ce vide juridique, c’est à lui d’agir de manière responsable en réparant ses erreurs. Parce qu’entretemps, c’est certain que les employeurs profitent de la situation », a conclu M. Gagné.

Négociation de groupe en forêt
La négociation dans le secteur de la forêt vise à établir un contrat modèle qui se négociera par la suite avec les autres compagnies forestières. « Le dossier est présentement en conciliation et des dates de rencontre sont prévues au début de décembre. Nous allons donc aviser le conciliateur au dossier du résultat du vote. Mais une chose est certaine, selon l’évolution des négociations, il faudra envisager sérieusement des moyens de pression », a indiqué le dirigeant syndical.

Précisons que le groupe de travailleurs concernés par ces accréditations chez Résolu comprend plus de 600 membres.

À propos du projet Unifor
Pendant près de deux ans, le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et les Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) ont travaillé au processus de création d’un nouveau syndicat, processus qui a abouti, le 31 août 2013, à la fondation du syndicat Unifor à Toronto. Unifor représente plus de 300 000 membres au Canada et compte près de 55 000 membres au Québec. Il est le plus important syndicat dans le secteur de la forêt et de la transformation du bois. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).