Grève chez Delastek - Les négociations entre Unifor et l’employeur sont dans l’impasse

Trois-Rivières, le 18 août 2016 – Rien ne va plus entre le syndicat Unifor - section locale 1209 et l’employeur Delastek. Au terme de plusieurs échanges au cours des derniers jours, le syndicat dénonce l’entêtement de l’employeur qui refuse tout compromis.

« Nous avons été loin dans nos propositions afin de dégager un terrain d’entente, mais sans succès. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. L’employeur s’obstine en maintenant une position intransigeante », a déclaré Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor.

Les discussions portent sur la délimitation entre la recherche et développement (R&D) et le travail de production. Rappelons que le travail de production est sous la juridiction de l’accréditation syndicale, mais que la R&D ne l’est pas. L’employeur se retranche derrière une décision du tribunal qui délimite ce qu’est le travail de R&D et celui de production. Le syndicat ne s’oppose pas à intégrer le contenu de cette décision à la convention collective conformément à la demande de l’employeur. Cependant il faut absolument inclure un moyen de déterminer à quel moment le travail passe d’un mode à l’autre.

Le syndicat a donc proposé d’ajouter une clause afin que Delastek informe le syndicat lorsque le client lui signifie qu’une pièce passe de la R&D à la production ou fait le chemin inverse. L’employeur refuse et maintient que c’est son service d’ingénierie qui déterminera si une pièce est en R&D ou en production. « Ça n’a pas de sens, dans la pratique, ce sont les clients, comme Bombardier, qui vont décider si une pièce est en R&D ou en production, ce sont eux qui donnent la certification, ce ne sont pas les ingénieurs de Delastek », a indiqué M. Gagné.

L’employeur refuse de négocier les autres items non encore résolus à moins que le syndicat n’accepte sa position, ce qui crée l’impasse actuelle.

« Une chose est claire, c’est que le syndicat a fait tout ce qu’il fallait pour qu’une entente puisse être conclue, mais le problème, c’est que l’employeur ne veut pas de solution. Une négociation, ça se fait à deux, mais le propriétaire de Delastek  veut édicter seul ses règles. Ça ne fonctionne pas comme ça », a dénoncé le dirigeant syndical. Au cours des prochains jours, les représentants syndicaux examineront toutes les options qui pourraient faire débloquer ce dossier alors qu’ils sont réunis en congrès à Ottawa.  

Le conflit entre la compagnie Delastek et le syndicat Unifor perdure depuis près de 17 mois alors qu’il a été déclenché le 1er avril 2015. Près de cinquante membres, toujours aussi déterminés a obtenir respect sont affectés par le conflit. Unifor est l’un des plus importants syndicats dans le secteur de l’aéronautique.

À propos du projet Unifor

Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 310 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).