Manifestation d’appui aux lock-outés de Shell Canada et Gate Gourmet - Unifor déplore les tactiques patronales qui prétextent la pandémie pour s’attaquer aux conditions de travail des salariés

À l’occasion d’une journée de soutien en faveur des travailleuses et travailleurs de Shell Canada et Gate Gourmet présentement en lock-out, le syndicat Unifor déplore les comportements des employeurs qui tentent de soutirer des droits à leurs salariés en prétextant la pandémie. Le syndicat annonce d’ailleurs une campagne de riposte pour contrer ces attaques.

 « En fait, on pense que la COVID-19 a le dos large. Bien qu’on soit tout à fait conscients des difficultés rencontrées par certains employeurs, il y en a qui abusent clairement de la situation. Ce n’est pas normal de déclencher des lock-out sans même avoir tenté de négocier un minimum et de bonne foi », déplore Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor. Le syndicat donne en exemple les lock-out actuels chez Shell Canada et Gate Gourmet.

Shell refuse de respecter le contrat modèle de l’industrie pétrolière

Dans ce premier cas, l’employeur refuse d’offrir à une vingtaine de travailleurs le même règlement modèle qui a pourtant été conclu dans l’ensemble de l’industrie y compris dans des établissements de Shell. « Ce n’est certainement pas de payer les augmentations salariales consenties dans le contrat modèle à une vingtaine de personnes qui va mettre en péril la survie financière d’une compagnie de la grosseur de Shell. Je pense que tout le monde va s’entendre là-dessus, alors c’est quoi le problème ? Pour nous, c’est clair que Shell profite de la pandémie pour s’attaquer au syndicat et au principe de la négociation par pattern », explique M. Gagné.

La hache dans la convention collective chez Gate Gourmet

Dans l’autre cas, celui de Gate Gourmet qui est dans le secteur aérien et durement touché par la pandémie, l’employeur profite de la situation pour demander ni plus ni moins que table rase de la convention collective. « Il a présenté pas moins de 145 demandes de concessions dont plusieurs concernent des clauses normatives qui n’ont rien à voir avec la situation financière de l’employeur. Ça n’a pas de sens. On n’est pas fou, on sait que la situation est difficile. D’ailleurs de notre côté, nous n’avions présenté aucune demande. Mais c’est quoi l’urgence de détruire la convention collective ? En quoi ça va les aider à passer au travers de la crise ? Pour nous, c’est un autre cas où la partie patronale prend pour excuse la COVID pour s’attaquer aux conditions de travail de ses salariés et au syndicat en place. C’est inacceptable » condamne le dirigeant syndical.

D’autres attaques aux droits des salariés

Depuis les derniers mois, c’est le troisième lock-out auquel sont confrontés les membres d’Unifor. « Et c’est sans compter les litiges qui nous opposent aux employeurs qui refusent d’appliquer certaines portions de nos conventions collectives prétendant que la pandémie est un « act of God », explique le dirigeant syndicat. En effet, les indemnités de licenciement, par exemple, n’ont pas été payées par certains employeurs et le syndicat est devant les tribunaux pour protéger les droits de ses membres.

Une campagne de riposte s’organise

Face à ces attaques, le syndicat Unifor est à mettre en place une campagne pour soutenir ces nombreuses luttes. « Que ce soit pour défendre les acquis de nos membres devant les tribunaux, renforcer les piquets de grève ou sensibiliser la population, on est en train de se faire un plan d’action dont la présente mobilisation fait partie », conclut Renaud Gagné.

 Le conflit chez Gate Gourmet implique une vingtaine de membres de la section locale 698 d’Unifor qui étaient encore à l’emploi lors du déclenchement du lock-out, le 10 novembre dernier. Avant la pandémie, on comptait environ 120 personnes salariées.

 De son côté, le terminal de Shell Canada emploie une vingtaine de membres de la section locale 121 d’Unifor. Le lock-out a été déclenché le 27 novembre dernier.