Les membres d’Unifor acceptent une entente de principe chez Paccar

Laval, 8 décembre 2019 – Au terme de l’assemblée syndicale tenue ce matin, les membres de la section locale 728 ont accepté l’entente de principe conclue avec Paccar et leur syndicat jeudi dernier mettant ainsi fin au conflit de travail. 

« Nous avons obtenu des gains vraiment importants, mais l’une des priorités de cette négociation n’a malheureusement pas pu être obtenue à savoir l’élimination de la disparité de traitement dans le régime de retraite. Et c’est ce qui nous désole le plus. Ce n’est pas normal que des travailleuses et travailleurs doivent subir un lock-out et risquer leur emploi pour éliminer ce qui est maintenant considéré comme illégal. Il est plus que temps que la loi soit changée. Ce conflit en fait la démonstration évidente », a commenté Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor. 

Il faut rappeler que deux régimes de retraite à prestation déterminée coexistent au sein de l’entreprise selon la date d’embauche des salariés. Le groupe A, composé des plus anciens, obtient une rente plus généreuse que ceux du groupe B. C’est ce qu’on appelle un régime de retraite à deux vitesses. Depuis juin 2018, il est illégal de négocier ce genre de disposition puisqu’il s’agit d’une disparité salariale basée sur la date d’embauche. Le problème c’est que la loi ne l’interdit pas pour les conventions collectives qui ont été négociées avant cette modification. « La compagnie Paccar fait de l’argent sans bon sens, mais a refusé de régler cette problématique.  Même si nous avons pu amoindrir en partie l’écart entre les deux groupes, il demeure que la différence est toujours de 15 $ par mois par année de service. C’est considérable. Il faut aussi prendre en compte que l’employeur a fait planer un possible déménagement de la production dans d’autres usines », a expliqué Martin Lambert, représentant national d’Unifor. 

Malgré tout, la nouvelle convention collective contient de nombreux gains dont :

15 % d'augmentation de salaire sur 5 ans, l'élimination du groupe A et B sur le calcul de l'ancienneté, une majoration des rentes de retraite dont celle du groupe B qui est augmenté de 35 % (ce qui réduit l'écart avec le groupe A à 27 %), l'ajout d'un deuxième représentant à la prévention, l'augmentation des primes de quarts travail et la majoration des maximums de revenus en assurances collectives, ce qui était une autre des priorités de la négociation.

Pour le dirigeant d’Unifor, « il est plus que temps que le gouvernement légifère pour nous aider à régler ces situations injustes et inéquitables. Mais attention, que ce ne soit pas fait en rabaissant les conditions des régimes de retraite. Il faut niveler vers le haut et non vers le bas », a conclu le dirigeant syndical. 

Paccar emploie 1 400 membres d’Unifor qui fabriquent des camions de marques Peterbuilt et Kenworth. Rappelons que l’employeur a décrété un lock-out le 1er décembre dernier. Le retour au travail est prévu dès ce soir.

À propos d’Unifor

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Québec et au Canada représentant plus de 315 000 membres dans tous les secteurs de l’économie. Unifor milite pour toutes les travailleuses et travailleurs et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au pays et à l’étranger et aspire à provoquer des changements progressistes pour un avenir meilleur. Au Québec, Unifor représente près de 55 000 membres et est affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).