Tournée régionale annuelle du directeur québécois d’Unifor

De multiples inquiétudes pour le syndicat Unifor notamment dans les secteurs de l’aluminium et de la forêt

Saguenay, 4 février 2019 – Le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné, a amorcé aujourd’hui sa tournée annuelle des régions en compagnie d’une soixantaine de membres des sections locales du Saguenay-Lac-Saint-Jean. 

« Une fois par année, nous parcourons l’ensemble des régions où nous avons des membres afin de pouvoir échanger et discuter. Mais c’est aussi un bon moment pour faire le point sur les dossiers chauds spécifiques à chacune des régions. Sans surprise, on sait que les secteurs de l’aluminium et de la forêt sont ici au cœur de nos préoccupations », a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.

Les emplois dans le secteur de la forêt sous pression

Le syndicat a profité de la tournée pour lancer une pétition dans le dossier du caribou forestier. « Nous voulons que les mesures de protection qui pourraient avoir un impact sur l’emploi soient mises en suspens, le temps d’obtenir les conclusions d’études scientifiques sur les raisons du déclin de certaines populations de caribous forestiers », a expliqué le dirigeant syndical.

À défaut, il est demandé aux gouvernements de s’assurer que toute mesure de protection tienne aussi compte des répercussions socio-économiques sur les régions. Finalement, il est requis de mettre en place des mesures alternatives et/ou de transition pour soutenir les travailleurs et l’industrie.

La problématique dans ce dossier aux yeux du syndicat, c’est que les études sont imparfaites et non concluantes sur l’origine du déclin de certaines populations de l’espèce. Est-ce l’activité humaine, les exploitations forestières, les changements climatiques, la maladie, la présence des cerfs, celle des prédateurs ou d’autres facteurs qui sont à l’origine de la baisse de certains cheptels? Bien difficile de répondre à cette question. Voilà pourquoi le syndicat a mis en place cette pétition en appui aux travailleurs de la forêt et aux communautés qui dépendent de cette industrie.

Finalement, le syndicat a aussi abordé la problématique des taxes sur le bois d’œuvre qui demeure entière. « On en est à notre énième querelle et rien n’est réglé. On comprend que cette négociation a toujours été exclue des pourparlers sur l’Accord États-Unis, Mexique, Canada (AEUMC), mais c’est tout de même dommageable, d’autant plus que les prix du bois d’œuvre ont chuté », a indiqué M. Gagné. « On souhaiterait vraiment une solution à long terme dans ce dossier. En fait le bois d’œuvre devrait être partie prenante de l’AEUMC et ne pas être imposé. Point à la ligne. », a conclu M. Gagné.

Aluminium ; des taxes injustifiées qui menacent les emplois

Le syndicat Unifor, qui a mené une campagne contre ces taxes depuis leur imposition en juin dernier, appelle les élus à remettre le dossier à l’ordre du jour. « Nous avons eu une série de rencontres avec les élus fédéraux à Ottawa en novembre dernier et la réponse a été très positive. Mais là, il ne se passe plus rien. Notre message aujourd’hui s’adresse d’abord aux élus de la région : remettez ce dossier en priorité. D’autant plus que nous sommes en année électorale », a indiqué M. Gagné. Son message s’adresse tout autant au premier ministre Justin Trudeau qu’à la ministre des Affaires internationales Chrystia Freeland, qu’il convie à passer en vitesse supérieure face aux États-Unis.

« Ces taxes sont injustifiées, font perdre de l’argent à tout le monde et menacent, à moyen et long terme, les emplois. Nous savons que plusieurs démocrates et républicains sont du même avis que nous, il faut espérer que ce mouvement finira par avoir raison des politiques de Trump. C’est pourquoi il faut continuer à faire pression sur les élus américains », a demandé le dirigeant d’Unifor.

Le syndicat met aussi en garde le premier ministre François Legault contre ses projets de vente d’électricité aux États-Unis. « Il doit s’assurer que cette électricité n’ira pas alimenter des usines d’aluminium ou autres qui ont des besoins énormes pour leur production. On entend toutes sortes d’histoires à propos de projets d’entreprises qui n’attendent que ça. Ce serait le comble que l’exportation de notre électricité contribue à faire perdre de très bons emplois dans nos régions », a averti M. Gagné.

Boycottage des véhicules GM assemblés au Mexique

Le syndicat a aussi profité de son passage pour faire connaître cette campagne de boycottage des véhicules GM assemblés au Mexique. « Nous avons mis en place cette campagne en raison de l’attitude inacceptable de GM. Cette compagnie qui a frôlé la faillite et qui a été maintenue en vie grâce à l’argent des contribuables canadiens et québécois nous remercie aujourd’hui en fermant ses usines, c’est scandaleux », a dénoncé Renaud Gagné.

Rappelons que GM a annoncé la fermeture de son usine d’Oshawa en novembre dernier de même que la fermeture de quatre autres établissements aux États-Unis. Ces annonces surviennent alors que cette entreprise fait des profits records de l’ordre de 6 milliards de dollars pour les trois premiers trimestres de 2018 et prend de l’expansion au Mexique où les salaires sont de deux dollars l’heure.

Malgré plusieurs tentatives de règlement avec l’employeur, Unifor n’a eu d’autres choix que de se résoudre à cet appel au boycottage. Pour savoir si la voiture GM que vous convoitez a été fabriquée au Mexique, rien de plus simple, examinez le numéro d’identification du véhicule (NIV), s’il commence par 3, n’achetez pas !

Négociation du contrat modèle dans la forêt

Au cours des prochains mois, le contrat modèle dans les opérations forestières sera à renégocier. Rappelons que le dernier contrat, une première dans ce secteur, a été conclu en 2015 avec Produits forestiers Résolu (PFR). Cette année encore, les négociations se dérouleront avec PFR afin d’établir le nouveau modèle qui sera ensuite négocié avec les autres entreprises du secteur. Le syndicat Unifor représente plus de 1 500 membres dans ce secteur au Québec.

Élections fédérales 2019

Comme il a été fait lors des élections québécoises, le syndicat Unifor présentera ses revendications aux différents partis politiques et aux candidates et candidats afin d’obtenir leur appui. Le travail est déjà amorcé et « on profite de la tournée pour bâtir nos équipes dans toutes les régions », a expliqué Renaud Gagné. D’autres actions régionales sont à venir au cours des prochains mois à cet égard.

À propos d’Unifor

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Québec et au Canada représentant plus de 315 000 membres dans tous les secteurs de l’économie. Unifor milite pour toutes les travailleuses et travailleurs et leurs droits. Il lutte aussi pour l’égalité et la justice sociale au pays et à l’étranger et aspire à provoquer des changements progressistes pour un avenir meilleur. Au Québec, Unifor représente près de 55 000 membres et est affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).