Unifor accueille favorablement le geste tout en appelant la mise en place d’une stratégie globale

Soutien du gouvernement québécois au Groupe Capitales Médias

Saguenay, 14 décembre 2017 – Les représentants dusyndicat Unifor qui représente les travailleuses et travailleurs du quotidien La Tribune et un autre groupe au Progrès du Saguenay Dimanche ont réagi favorablement à l’annonce faite en présence de la vice-première ministre et ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation Dominique Anglade aujourd’hui. Ainsi, le gouvernement québécois, via Investissement Québec, injectera 10 millions de dollars dans l’entreprise afin de soutenir le virage technologique essentiel à prendre pour assurer l’avenir des emplois.

« Nous sommes préoccupés par le maintien d’une presse écrite vivante, diversifiée et régionale. En ce sens, c’est certain que cette annonce est bien accueillie puisqu’elle consolide l’entreprise et les emplois. Du même souffle cependant, on ne peut passer sous silence le fait que d’autres organes de presse ont aussi besoin de soutien. En fait, on a besoin d’une stratégie plus globale dans les circonstances », a commenté Daniel Saint-Pierre, représentant national d’Unifor.

« Si l’on veut s’élever au-dessus de la mêlée et éviter les accusations de partisanerie, les acteurs du secteur avec les deux paliers de gouvernements devraient travailler ensemble à la mise en place d’une stratégie commune. Pour assurer une saine démocratie, il faut assurer des médias diversifiés, indépendants et régionaux. Il faut aussi penser à la réalité spécifique québécoise, protéger la production de nos contenus québécois et en français », a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.

Déjà, en décembre 2016, l’unité syndicale de La Tribune membre de la section locale 145 d’Unifor proposait des actions concrètes par la mise en place d’une aide transitoire aux médias régionaux pour permettre d’affronter les défis liés au virage numérique. On justifiait ce programme d’autant plus que contrairement à la télévision, la presse écrite est très peu financée par l’État. Ce soutien aurait notamment pu se composer :

-          d’un crédit d’impôt remboursable sur la masse salariale dans le but d’encourager le maintien des emplois et la production de contenu québécois.

-          d’un soutien à l’adaptation à la mise en marché afin de favoriser les projets de développement d’affaires en publicité et de contrer l’exode d’investissements vers Google et Facebook (qui ne paient pas de taxes à la consommation au Québec et qui ne produisent pas de contenus d’information destinés aux Québécois).

Unifor déplore d’ailleurs le peu d’empressement de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, à agir face aux inquiétudes exprimées par les nombreuses organisations préoccupées sur la question de la vitalité des médias au pays.   

Le syndicat interpelle donc les deux paliers de gouvernements afin qu’une action concertée en la matière soit mise en place. « À l’heure des Facebook et des Google de ce monde, nous traversons une période des plus instables alors que les médias et leur mode de fonctionnement sont en profonde mutation. Que nous ayons à faire un examen de conscience et nous renouveler absolument, mais travaillons tous ensemble à la mise en place de scénarios innovateurs et porteurs d’avenir », a conclu M. Saint-Pierre.

Groupes Capitales Médias est propriétaires des journaux Le Soleil (Québec), Le Droit (Ottawa), Le Nouvelliste (Trois-Rivières), Le Quotidien et Progrès du Saguenay Dimanche (Saguenay-Lac-Saint-Jean), La Tribune (Sherbrooke) et la Voix de l’Est (Granby). Unifor et la section locale 145 représentent 95 membres à la Tribune et une quarantaine au Progrès Saguenay-Dimanche.

À propos d’Unifor

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Québec et au Canada représentant plus de 315 000 membres dans tous les secteurs de l’économie. Unifor milite pour toutes les travailleuses et travailleurs et leurs droits. Il lutte aussi pour l’égalité et la justice sociale au pays et à l’étranger et aspire à provoquer des changements progressistes pour un avenir meilleur. Au Québec, Unifor représente plus de 52 000 membres et est affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).